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Prévenir le syndrome du bébé secoué

Bébé pleure?
Restez zen!

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L’arrivée d’un bébé au sein d’un couple ou d’une famille est très souvent synonyme de joie. Toutefois, cet événement bouleverse les habitudes et peut être source de fatigue et de stress pour tout parent, notamment en raison des rythmes de sommeil perturbés.

Pendant les semaines et les mois qui suivent sa naissance, un bébé manifeste ses besoins essentiellement à travers les pleurs qui peuvent, dans certains cas, durer plusieurs heures par jour.

Ces pleurs, cumulés au manque de sommeil, à des situations personnelles compliquées ou au stress, peuvent devenir difficiles à supporter pour les parents ou la personne de garde.

Si vous vous sentez dépassé·e ou à bout, il est préférable de vous accorder une pause, de laisser votre bébé en sécurité dans son lit un moment ou de demander de l’aide. Il vaut mieux agir en amont pour prévenir un état de frustration ou une perte de contrôle qui pourraient engendrer un geste dramatique.

Ne secouez jamais un bébé ! Il risquerait de développer des séquelles graves ou d’en mourir.

Le syndrome et ses répercussions

Comprendre

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Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué?

Le syndrome du bébé secoué se produit lorsqu’un adulte secoue un nourrisson de manière violente et répétée, d’avant en arrière. Il s’agit d’une forme de maltraitance infantile grave susceptible de provoquer des lésions cérébrales sévères ou le décès de l’enfant.

Quelles sont les conséquences immédiates?

Le cerveau d’un nourrisson est très fragile. Même si elles sont brèves, les secousses violentes d’avant en arrière sont responsables de ballottements dans la boîte crânienne pouvant engendrer des saignements dans la tête ou autour du cerveau et au niveau de la rétine.
La musculature d’un bébé n’est pas suffisamment développée et ne lui permet pas de stabiliser sa tête. Les importantes variations de vitesse (accélérations et freinages) provoquées par les secousses sollicitent de manière excessive sa colonne à la hauteur du cou et peuvent occasionner des lésions de la colonne vertébrale.
Plus les accélérations et les freinages sont importants, plus les lésions seront sévères. Des ecchymoses ou des fractures peuvent également être associées.

Et sur le long terme?

Les secousses violentes peuvent provoquer des séquelles sur le long terme. Parmi elles, on observe un handicap moteur et/ou mental, des troubles visuels ou des troubles neuropsychologiques.

Que faire en cas de doute?

Un bébé qui a été secoué ne porte pas nécessairement de marques apparentes de blessures.

En cas de doute ou si votre bébé présente un état anormal, des convulsions ou des vomissements, il est primordial de consulter un·e professionnel·le de santé.

Aides d'urgences:

  • Vaud - Centrale téléphonique des médecins de garde: Tél: 0848 133 133 - Site web
  • Genève - Centrale téléphonique pour les urgences pédiatriques: Tél: 0844 022 022
  • Soins immédiats et urgences: Tél: 144

Quelques chiffres sur la situation en Suisse

Dans notre pays, les victimes du syndrome du bébé secoué sont le plus fréquemment âgées de moins de 12 mois. Dans 2/3 des cas, elles ont moins de 6 mois, avec un pic entre le premier et le deuxième mois de vie. Le taux de mortalité se situe entre 15 et 23%. Parmi les bébés survivants, 64% auront des séquelles, dont 50% des séquelles sévères. Avant de confier votre enfant, sensibilisez et informez les personnes autour de vous sur le syndrome du bébé secoué et ses conséquences. Nounous, accueillant·e.s en milieu familial, éducateurs et éducatrices, grands-parents, oncles et tantes, amis… Toutes les personnes fréquemment ou occasionnellement en charge de nourrissons sont concernées.

Décrypter les pleurs et mieux gérer ses émotions

Prévenir

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Pourquoi les bébés pleurent-ils?

Les pleurs chez le nourrisson sont tout à fait normaux. C’est leur façon de communiquer.

Faim, fatigue, besoin de réconfort, douleurs ou sensation d’inconfort, les pleurs peuvent avoir des causes multiples. En tant que parent, vous allez naturellement apprendre à identifier les différents types de pleurs de votre bébé. Vous pourrez ainsi répondre au mieux à ses besoins.

Qu’en est-il des pleurs persistants?

Au cours des premières semaines de vie, les pleurs peuvent s’intensifier et durer jusqu’à plusieurs heures par jour, souvent en fin d’après-midi ou le soir. On parle aussi de « pleurs du soir ». Certains bébés vont se calmer facilement, d’autres vont continuer à pleurer sans raison particulière, malgré tous les efforts entrepris pour tenter de les apaiser.

Ne pas réussir à tranquilliser son enfant est très perturbant pour bon nombre de parents. Des pleurs répétés peuvent générer de la fatigue et du stress supplémentaires. Vous pourrez alors ressentir de l’impuissance, de l’exaspération ou de la frustration, pouvant mener jusqu’à la colère.

Ces émotions sont légitimes, à condition qu’elles ne s’expriment ni verbalement ni physiquement sur l'enfant. Il est donc particulièrement important de les reconnaître et d’apprendre à les contrôler.

Ne pas parvenir à calmer les pleurs de son bébé peut arriver à tout parent et ne doit pas remettre en question vos compétences. Vous n’y êtes pour rien!

Les « coliques du nourrisson», qu’est-ce que c’est?

Lorsque l’on parle de « colique », on fait généralement référence à des problèmes gastro-intestinaux. Le terme « coliques du nourrisson » désigne quant à lui les pleurs excessifs chez un bébé en bonne santé. Dans la pratique, on estime qu’un bébé souffre de « coliques du nourrisson » lorsqu’il pleure beaucoup, longtemps et qu’il reste inconsolable.

Habituellement, ces crises de pleurs connaissent un pic à un mois et demi de vie, puis diminuent.

Reconnaître ses limites et demander de l’aide

Agir

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Quelles attitudes adopter face à des pleurs persistants?

  • Ne criez pas et tentez de garder votre calme.
  • Vous pouvez essayer de bercer votre enfant, le promener, lui parler doucement ou lui fredonner une chanson.
  • Si vous n’arrivez pas à le calmer, le mieux est de poser votre bébé en sécurité dans son lit après l’avoir nourri et changé. Laissez-le pleurer un moment et accordez-vous une pause dans une autre pièce. Respirez, décompressez, changez-vous les idées ! Attendez d’être calme avant de reprendre votre bébé dans les bras.
  • Si vous sentez que la situation vous échappe, que vous éprouvez de la colère ou que vous perdez votre sang-froid, il est capital de demander de l’aide (par exemple, en appelant un ou une proche).
  • Passez le relais à quelqu’un de confiance et offrez-vous des moments de lâcher-prise et de détente.
  • N’hésitez pas à chercher des conseils et du soutien auprès de votre entourage ou de professionnel·le·s de la santé : votre pédiatre, une sage-femme, un·e infirmier·ère petite enfance.

Loin d’être une faiblesse, connaître et reconnaître ses limites est une force!

Vous n’êtes pas seul-e-s

Témoignages

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"Je ne savais plus quoi faire."

Jeanne, maman

"Cela faisait 20 heures qu'elle pleurait."

Damien, papa

"Impossible de me libérer, ni les bras, ni la tête."

Nathalie, maman

À propos

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La fréquence du syndrome du bébé secoué varie d’un pays à l’autre. Elle est toutefois comprise entre 14 et 56 bébés secoués pour 100'000 naissances par an.

En Suisse, une étude menée entre 2002 et 2007 a révélé une fréquence de 14 cas pour 100'000 naissances par an.

La fréquence de ce phénomène est certainement sous-estimée puisque seules les situations graves, nécessitant une hospitalisation, sont identifiées.

Ce site a été conçu pour sensibiliser les parents et les gardes d’enfant au syndrome du bébé secoué, faire connaître les réalités de cette maltraitance et ses conséquences et présenter des solutions préventives.

Il bénéficie du soutien du CHUV, des HUG, de l’État de Vaud et de la Fondation privée des HUG.

Comité éditorial

Toutes les informations contenues dans ce site ont été revues par l’équipe médicale du CAN Team et de néonatologie du CHUV ainsi que par le Centre universitaire romand de médecine légale.

Cette campagne de prévention est issue d’un projet du programme MicroMBA du CHUV.

CHUV - Centre Hospitalier Universitaire Vaud, logo.
HUG - Hopitaux Universitaires de Genève, logo.
Vaud, Canton logo.
HUG - Private foundation logo

L’équipe de projet

Pr Tony Fracasso

Dre Sarah Depallens

Dre Lydie Beauport

Pierre Valentin

Elise Méan


Remerciements

Pr Jean-François Tolsa

Dr Laurent Wehrli

Madeleine Taddei-Petit

Dre Madeleine Mirabaud

Dre Dominique Tzogalis-Briner

Dre Mathilde Morisod-Harari

Anne Perrier

Anouchka Micolis